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Pédagogies de et du PROJET

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Le cursus du BTS Aménagement Paysager est conduit en partie en pédagogie de projet.

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Celle ci est aussi utilisée dans le cadre des modules M51 M55 et M52 en "projet Tutoré" en première année.

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Au cour le la première année les étudiants sont amenés à conduire en petit groupes deux projets successifs.

Un projet est choisi  à l’échelle d'un espace privé de type "jardin particulier". Il se déroule en deux mois.

Un deuxième, est conduit en quatre mois, à l’échelle d'un espace public. (voir la rubrique projet de conception).

Cette mise en situation à partir de clients réels qui nous contact permet d’être au plus proche d'une situation professionnelle réelle, avec ses exigences et ses contraintes mais aussi avec le bénéfice de valorisation du travail.

Les groupes sont mis en place par l'enseignant afin de mixer les différentes compétences perçue et les différentes origines. Ces projets sont vecteur d’intégration et de reconnaissances des compétences ou des différences comme atout. Cette pédagogie permet l'autonomisation et la motivation des apprenants si le niveau d'exigence et le cadre du projet sont clair, tenu par l'enseignant et adapté au niveau de maturité des apprenants. Cela permet aussi une expérience professionnelle "encadrée". Les étudiants peuvent ainsi s'essayer, se tester, se stimuler en gagnant en confiance en soi. Ils acquièrent sans en avoir vraiment conscience des savoirs, savoirs-faire et surtout des savoir être en effet miroir par rapport aux collègues de groupe. L’émulation du groupe classe peut être grande, c'est l’enseignant qui est vecteur de ce processus de motivation en gérant l'exigence de l'objectif et le cadre (celui qui est annoncé ne doit pas être modifié).

Dans ce cadre  enseignante demande aux étudiants de choisir et de tenir durant tout le processus un rôle dans son groupe :

L’animateur est chargé de dynamiser le groupe de gérer les objectifs de chaque séance en fonction du planning. Il veille à l’avancement, gère la parole de chacun et le temps, incite à la décision et à la synthèse puis la formalisation des informations du groupe.

Le(a) secrétaire garde mémoire écrite des différentes idées et rends compte des décisions et de l’organisation du travail sur la page de groupe One Drive.

Le(a) secrétaire graphique porte attention aux différents documents graphiques du brouillon, aux images de référence jusqu’aux plans. Ce n’est pas lui qui les fait forcement mais il veille à la formalisation graphique et à garder mémoire sous forme de photos ou scan pour rendre compte de l’avancement du projet One Drive.

A la fin du premier projet, un séance de bilan de fonctionnement du groupe est animée par l'enseignante afin d'aider les groupes à faire le point sur leur travail et leur relations.

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Processus « Jardins d’Essais » 2012-2018 déjà 6 ans … et donc 210 étudiants.

 

Une pédagogie de projet grandeur Nature !

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En 2011, j'ai eu l’idée de  mettre en place un processus pédagogique unique car non présent dans les autres BTS AP de France : appelé les « jardins d’essais », celui-ci a vu le jour à la rentrée 2012.

Il a été mis en œuvre afin d’amener les étudiants de BTS Aménagement Paysager à reprendre contact avec la « temporalité » d’un Paysage. Le constat de départ est que de plus en plus d’étudiant ne sont pas ou plus originaire de milieux sociaux en lien avec « la terre ». Ceux-ci ont du mal à appréhender les spécificités, la fragilité et surtout, l’échelle et l’évolution lié au végétal. Le lien physique à la terre n’est pas du tout évident. Les étudiants n’ont pas tous l’occasion ou même l’envie d’entretenir un petit bout de terre de façon régulière. L’objectif que poursuis l’équipe pédagogique est donc de leur permettre de s’approprier un « bout de terre » bien à eux, d’y faire leurs « expériences » de s’en servir comme « laboratoire » d’étude pratique en parallèle des cours, afin de nourrir leur prise de consciences personnelles et collectives.

Les étudiants se voient donc attribué un lopin de terre, un bout de Paysage, ayant un « vécu » une histoire, dans laquelle ils doivent s’immiscer pour comprendre puis conceptualiser leur regard du thème choisi chaque année par l’équipe pédagogique. Ils réalisent alors une démarche d’A à Z (de la conception à la gestion), intégrant l’ensemble des données de leur formation et lui donnant vie. Des groupes sont formés de façon aléatoire, ceci participe aussi à la dynamique de groupe sur deux ans

C’est aussi l’occasion de faire de la « pratique en autonomie » c’est-à-dire d’expérimenter  l’anticipation, l’organisation, la prise de décision et la mise en œuvre des techniques de création minérales et végétales à partir d’un projet conçu ensemble. Les étudiants sont, dans le cadre de cette pédagogie de projet, RESPONSABILISES. C’est dans ce contexte de relation de confiance et d’accompagnement à l’autonomisation que ce processus prend tout son sens. Comment faire des professionnels responsable et efficace s’ils ne peuvent jamais s’essayer, tester, rater et refaire ? L’enseignant doit changer de posture, il n’est pas là pour « faire à leur place » ou « dire comment on doit faire » mais bien pour accompagner les jeunes à prendre conscience de manière INDUCTIVE : c’est une posture pédagogique à adopter. L’enseignant doit les aider à tenir leur projet jusqu’au bout pendant deux ans, quelques soient les difficultés relationnelles, organisationnelles, techniques et ou climatiques. Grace à ce processus, nous offrons aux étudiants du BTS AP de L’institut de Genech, la possibilité d’acquérir des savoir-faire et savoir-être transversaux  qui correspondent à l’ensemble des Situation professionnelles significatives SPS du référentiel  du BTS AP national.

3 heures sont allouées chaque semaine de formation pendant 3 semestres (2 en AP1 et 1 en AP2). Ce processus n’est pas « noté » mais conduit en autoévaluation à partir d’une grille conçue sur la base des SPS. A chaque fin de semestre, le moment est donc venu de les inciter à prendre du recul personnellement puis en groupe sur leurs attitudes, actions, échecs parfois. Avec cinq ans de recul maintenant, cet apprentissage est devenu indispensable pour le bon équilibre des BTS AP.

Après cinq passés avec des hauts et des bas, le bilan est positif. En première année, ces jardins sont au cœur de la motivation des jeunes tout au long de l’année avec au ventre une envie de vouloir « créer » quelque chose ensemble, d’aller jusqu’au bout de l’idée défendue devant l’équipe enseignante. Chaque année, aux portes ouvertes, les AP1 sont là toute la journée pour expliquer ce processus pédagogique aux futur étudiant(e) et leur faire visiter les deux sites : celui de leur promotion et celui des deuxièmes années. Les étudiants conçoivent des panneaux de communication sur In Design avec des rendu graphiques sur Photoshop afin d’expliquer le concept du jardin et ses références culturelles en anglais et en français.

En deuxième année, la motivation n’est pas toujours au rendez-vous. Mais les jardins doivent être plantés avant la fêtes des plantes de l’Institut et entretenu toute l’année ce qui est parfois difficile pour certains. C’est pourtant dommage, car « il n’existe pas de jardin sans jardinier ! » et ces œuvres sont celles qui s’inscrivent dans la quatrième dimension : le temps…

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La Pédagogie de ou du projet

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Cette pédagogie prend naissance dans les travaux et la pratique de Célestin FREINET (1896-1966) qui préconisait un e alternative à la pédagogie transmissive où l’élève est passif et écoute le maître. Il a mis en valeur les 3 axes facilitateurs d’apprentissages :

  1. La par des activités significatives (qui ont du sens) c'est-à-dire dont on voit de l’utilité. (cf. p22)

  2. L’ des contenus, afin d’éviter le cloisonnement et de multiplier les approches possibles.

  3. La des apprenants par rapport à leurs apprentissages qui est donné par la dimension collective des taches pédagogiques.

Le mot projet prend alors deux sens proches mais différentiés, il en résulte des apprentissages de haut niveau cognitif couvrant les savoirs, savoir faire, savoir être  jusqu’au Savoir Devenir.

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De ces deux sens naissent deux approches à dissocier pour mieux prendre conscience des objectifs poursuivis. Philippe Jonnaert9 nous aide à dissocier la pédagogie du projet, centrée sur le processus. Celle-ci permet aux apprenants de développer des savoir faire méthodologiques afin qu’ils soient eux même capables de se mettre en projet (savoir devenir). Il est alors intéressant pour l’enseignant tuteur d’effectuer une évaluation centrée sur la métacognition10, c'est-à-dire le « comment ai-je appris ? ». Tandis que la pédagogie par le projet, a pour objectif l’acquisition de savoirs et de savoirs faire : la production en tant que telle de « l’objet projet ».

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